Ce temps est d’environ six ans : on y joint vers la fin quelque connaissance très superficielle du grec : on y explique, tant bien que mal, les auteurs de l’antiquité les plus faciles à entendre ; on y apprend aussi, tant bien que mal, à composer en latin ; je ne sache pas qu’on y enseigne autre chose. […] Enfin, dans la physique, on bâtit à sa mode un système du monde ; on y explique tout ou presque tout ; on y suit ou on y réfute à tort et à travers Aristote, Descartes et Newton : on termine ce cours de deux années par quelques pages sur la morale, qu’on rejette pour l’ordinaire à la fin, sans doute comme la partie la moins importante. […] D’où je conclus qu’il est probable que ce sont là des fins de mots, ce que j’indique par les : ou comma. […] Donc, réciproquement, toutes les fois qu’on ne pourra jamais employer deux mots l’un pour l’autre dans une langue, il s’ensuivra que le sens de ces deux mots différera, non par des nuances fines, mais par des différences très marquées et très grossières ; ainsi les mots de la langue n’exprimeront plus ces nuances, et dès-lors la langue sera pauvre et sans finesse. […] On parlera plus au long, à la fin de cet article, des différentes qualités que le style doit avoir en général, et pour toutes sortes de sujets : nous nous bornerons ici à ce qui regarde l’orateur.