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500. (1910) Rousseau contre Molière

Racine peint une héroïne qui, partagée entre sa fidélité à l’ombre de son mari et la nécessité de sauver son fils, trouve une conciliation dans ceci : épouser celui qui veut tuer son fils et se tuer immédiatement après. […] Comment peut-on aller jusqu’à dire que Molière « fait aimer le fils insolent ». Comme pour ce qui est de George Dandin et de sa femme, faut-il nécessairement, parce que le public méprisera Harpagon, qu’il estime le fils, et parce qu’il haïra Harpagon, qu’il aime le fils ? […] Pour avoir vu le fils d’Harpagon mépriser, insulter et voler son père, tel fils pourra mépriser, insulter et voler le sien qui lui aura refusé deux louis et ne lui en aura donné qu’un. […] Mais est-il vrai qu’un père avare, d’abord a pour fils un prodigue ; ensuite que ce fils le vole ; ensuite que son fils se moque de lui ?

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