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598. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il hésite, il se donne comme peu sur de l’avis qu’il hasarde, du moment qu’il n’est pas conforme à celui du feu roi ; Il fait comme ses excuses à l’ombre de son maître. […] De la terre ne sera fait eau ; l’eau en l’air ne sera transmuée, de l’air ne sera fait le feu, … et de ce monde rien ne prêtant ne sera qu’une chiennerie. » Voilà la parodie, et l’une des plus fines et des plus fortes qu’on ait imaginées. […] Ses yeux noirs éclataient d’un feu ardent ; sa voix était forte, sonore et comme métallique. […] Théodore de Bèze fait remarquer qu’en France on brûle les protestants, qu’en Allemagne « on met les anabaptistes à mort, àbon droit  », qu’à Genève on s’est « contenté du bannissement », que « Bolsec, Valentin (Gentil), Castellion ont blasphémé et ont été simplement bannis » ; que « le seul Servet a été mis au feu. […] Mais jamais je ne l’eusse jugé un monstre si exécrable en toute impiété et mépris de Dieu comme il s’est ici déclaré, et je vous assure, s’il ne se fût sitôt échappé, que pour m’acquitter de mon devoir il n’eût pas tenu à moi qu’il ne fût passé par le feu. » — La lettre à Madame de Cany vaut la lettre à M. de Poët, et Voltaire n’a qu’égaré son indignation.

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