/ 1984
335. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Puisqu’on a tant relevé de nos jours la poésie populaire en général, c’est bien le moins qu’on ne dédaigne pas l’individu poëte, resté du peuple, là où il se rencontre avec le feu, la naïveté première et l’incontestable don. […] Au milieu de ses courses au bois, de ses batailles autour des feux de la Saint-Jean, de ses escapades dans les jardins ravagés, il avait ses tristesses ; le mot d’école, prononcé devant lui, le rendait muet ; il aurait voulu y aller et s’instruire ; cette idée confuse lui faisait mal quand Sa mère qui filait, le regardant d’un air de tristesse, parlait tout bas d’école à son grand-père. […] Jasmin a du feu, de l’entraînement sans doute ; il a besoin de la passion actuelle pour arriver au bien : mais il travaille, il travaille opiniâtrement, dit-on ; il lime ses vers, il rejette, il choisit, il a un art de style enfin.

/ 1984