… Ainsi qu’un flambeau qu’on ne fait que d’éteindre, Si le feu s’en approche, est aussitôt repris ; Dans mon cœur chaud encore un brasier s’est épris Voyant votre bel œil qui les cieux peut contraindre… Les secondes amours de Desportes sont, comme les premières, fort mal récompensées, et finissent par une absence. […] Puis j’avois soutenu le regret et la rage D’aimer plus que mon cœur une dame volage ; J’avois été jaloux, insensé, furieux, Portant la glace au cœur et le feu dans les yeux ; Et si quelque autre peine en réserve se treuve Ainsi qu’il me sembloit, j’en avois fait l’épreuve. […] C’est à l’imitation étrangère qu’appartiennent ces désespoirs, ces alternatives de feu et de glace, ces cœurs Meurdris, couverts de sang, percés de toutes parts, Au milieu d’un grand feu qu’allument des regards ; ces vies « ravies par des yeux foudroyants, ces yeux « où le beau soleil tous les soirs se retire » ; ces plaies incurables, et tout ce détail du martyre amoureux : … les angoisses mortelles, Les diverses fureurs, les peurs continuelles Les injustes rigueurs, les courroux véhéments, Les rapports envieux, les mécontentements etc.