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1827. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Compterai-je les bûchers, les pendaisons, les hommes vivants détachés de la potence, éventrés, coupés en quartiers19, les membres jetés au feu, les têtes exposées sur les murailles ? […] —  Et l’heureuse âme, qui tout à l’heure sera plongée dans des flots de feu, —  ou résidera dans des régions frissonnantes barrées d’une triple enceinte de glace, —  ou sera emprisonnée dans les vents aveugles, et roulée avec une violence incessante tout autour de ce monde suspendu, —  ou, pis que le pire de tout cela, —  au-delà de ce que les pensées sans loi ni limite imaginent, hurlantes, —  c’est trop horrible27. » Les plus grands parlent avec une résignation morne de la grande obscurité infinie qui enveloppe notre pauvre petite vie vacillante, de cette vie qui n’est qu’une « fièvre anxieuse », de cette triste condition humaine qui n’est que passion, déraison et douleur, de cet être humain qui lui-même n’est peut-être qu’un vain fantôme, un rêvé douloureux de malade.

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