Compterai-je les bûchers, les pendaisons, les hommes vivants détachés de la potence, éventrés, coupés en quartiers19, les membres jetés au feu, les têtes exposées sur les murailles ? […] — Et l’heureuse âme, qui tout à l’heure sera plongée dans des flots de feu, — ou résidera dans des régions frissonnantes barrées d’une triple enceinte de glace, — ou sera emprisonnée dans les vents aveugles, et roulée avec une violence incessante tout autour de ce monde suspendu, — ou, pis que le pire de tout cela, — au-delà de ce que les pensées sans loi ni limite imaginent, hurlantes, — c’est trop horrible27. » Les plus grands parlent avec une résignation morne de la grande obscurité infinie qui enveloppe notre pauvre petite vie vacillante, de cette vie qui n’est qu’une « fièvre anxieuse », de cette triste condition humaine qui n’est que passion, déraison et douleur, de cet être humain qui lui-même n’est peut-être qu’un vain fantôme, un rêvé douloureux de malade.