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375. (1896) Le livre des masques

C’est une lecture vraiment agréable et on passe de douces heures parmi ces femmes, ces lys, ces gemmes, ces roses d’automne. […] A l’heure de cette chute, un autre homme comprend : il éloigne, de lui la femme qui va lui briser les bras. […] Toutes ces femmes, toutes ces chairs, tous ces cris, toute cette luxure si animale et si vaine, et si cruelle ! […] Avec une semblable nature il faudrait à une femme, pour se mettre au premier rang des hommes, un génie plus haut que le génie même des hommes les plus surélevés : c’est pourquoi si les œuvres marquantes des hommes sont assez souvent supérieures à l’homme, les œuvres les plus belles des femmes sont toujours inférieures à la valeur de la femme qui les a produites. […] Il faudrait donc comparer les femmes entre elles, exclusivement, les juger comme des femmes et ne pas les mépriser pour ce qui leur manque d’égoïsme ou de personnalité : ce défaut, hors de la littérature et de l’art, est généralement estimé à l’égal d’une vertu positive.

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