Ce sont les coquillages de ces perles fausses ; elles y tiennent, elles y adhèrent, elles s’y cramponnent ; il en est qui ne se vendent que pour avoir le droit d’y rester ; il leur faut, pour respirer à l’aise, cette moite atmosphère de renfermé et de patchouli qui asphyxie les cerveaux qui pensent et les cœurs qui battent. […] L’amour vrai, s’il était entré dans son cœur, lui aurait inspiré d’autres dévouements, aussi sûrs et moins équivoques : la fuite, l’expatriation, l’isolement dans une mansarde, le déguisement de sa vie vouée au travail et à la retraite… Tout, plutôt que ce faux martyre drapé de dentelles, et qui court au supplice dans un huit-ressorts. […] Cependant il est, çà et là, des choses qui me blessent dans ce vif ensemble : c’est le rôle de moraliste que s’arroge le jeune peintre vis-à-vis de la femme qu’il va entraîner, tout à l’heure, dans tous les casse-cou de l’amour coupable ; c’est l’attitude vertueuse et presque contrite que prend cette femme devant l’homme auquel elle a jeté son mouchoir ; c’est, en un mot, le faux air d’entrevue de pénitente et de directeur qui déguise mal le caractère de ce profane tête-à-tête.