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695. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Thiers sur cet éloquent orateur d’opposition et sur ce faible ministre est de nouveau partial et faux comme un jugement populaire ; ce jugement ne sera pas celui de l’histoire : M.  […] XVII La déplorable guerre d’Espagne occupe avec un bien pâle intérêt tout le douzième volume de cette histoire ; on assiste avec tristesse et sans aucune espérance à cette obstination meurtrière d’une mauvaise et fausse pensée, qui, pour donner satisfaction à l’orgueil d’un homme, sacrifie un million d’hommes dans des guerres et dans des assassinats d’un peuple par un autre peuple. […] Nous cherchons en vain le dédommagement des victimes de cette démence dans la fausse gloire de celui qui a semé leurs six cent mille cadavres du Rhin à la Moskowa ! […] Les désastres et l’évacuation de l’Espagne ; la campagne de Saxe, dernière étreinte des bras qui veulent retenir en vain le monde tout entier quand chacune de ses conquêtes lui échappe ; les faux retours de gloire à Dresde, à Lützen, à Bautzen ; les négociations de mauvaise foi avec l’Autriche, négociations aussi exigeantes après les revers qu’après les victoires ; le tombeau de la dernière armée française à Leipsick ; la retraite sur le Rhin ; le second retour de Napoléon sans armée à Paris, pour demander le dernier soldat à la terre qui lui a donné en trois ans trois armées de six cent mille soldats à jouer et à perdre, sont les dernières scènes de ce magnifique drame entre un homme et l’univers. […] plus de mépris pour les manœuvres de la fausse diplomatie qui prennent les peuples au filet des ambitieux sans foi ?

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