Certes, l’invocation qui termine le Système de la nature a vieilli et nous fait sourire, mais elle est en somme moins fausse philosophiquement que tous ces blasphèmes qui vieilliront plus vite encore et feront bientôt hausser les épaules à nos descendants. « Vertu, raison, vérité, disait d’Holbach, soyez à jamais nos seules divinités… Ecartez pour toujours et ces fantômes hideux et ces chimères séduisantes qui ne servent qu’à nous égarer. […] Elle trouvera sans doute ce qu’elle cherche quand elle se sera délivrée de tout ce que le romantisme eut de faux : l’affectation et la déclamation, l’amplification, la recherche de l’effet et du succès, la subordination des idées aux mots et aux rimes, du fond à la forme, bref, le manque fréquent de sincérité. […] Je poursuivais le monstre sans me laisser effrayer ni attendrir, et c’est ainsi que je l’ai frappé jusque dans ses avatars les plus subtils ou les plus séduisants, j’entends le concept de cause, la foi dans une loi, l’apothéose de la science, la religion du progrès. » Honte aussi à ces « faux matérialistes qui honorent la vertu !