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601. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Avec cela beaucoup d’esprit, de sens, de conduite, de hauteur et de sentiment, sans gloire et sans arrogance, de la politesse, mais avec beaucoup de dignité ; et par mérite et sans usurpation, le dictateur perpétuel de ses amis, de sa famille, de sa parenté, de ses alliances, qui tous et toutes se ralliaient à lui. […] C’est peu d’obtenir des distinctions pour sa prospérité, il faut en obtenir pour ses supplices : la famille du comte d’Auvergne, pendu en effigie, se désole, non de le voir exécuté, mais de le voir exécuté comme un simple gentilhomme. […] Il était roi de sa famille comme de son gouvernement, et de sa femme comme de ses domestiques. […] Dans ce voisinage de la régence, sous l’hypocrisie régnante et le libertinage naissant, il fut pieux, même dévot, et passa pour tel : c’était encore un legs de famille. […] On compte pour rien la désolation de l’impôt même dans une multitude d’hommes de tous les états si prodigieuse, la combustion des familles par ces cruelles manifestations et par cette lampe portée sur leurs parties les plus honteuses.

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