Les minorités oppressives disparaissaient, il n’y avait plus que le jeu libéré des facultés et des énergies de chacun, arrivant à l’harmonie dans l’équilibre toujours changeant, selon les besoins, des forces actives de l’humanité en marche… Un peuple sauvé de la tutelle de l’État, sans maître, presque sans loi, un peuple heureux dont chaque citoyen, ayant acquis par la liberté le complet développement de son être, s’entendait à son gré avec ses voisins pour les mille nécessités de l’existence. […] C’est ce don de création, cultivé, développé, même au détriment d’autrui, que Nietzsche appelle « la faculté apollinienne ». […] Mais il ne faut pas conclure de là que les plus intelligents aient le droit de se créer un privilège, d’imposer leur volonté au grand nombre, sous prétexte qu’ils possèdent la faculté d’assembler des idées générales.