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268. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

C’est une page toute vive de la conversation la plus satirique du moment ; elle s’est fixée par hasard sous une plume de grande dame qui s’est mise un matin à écrire et qui bientôt ne s’est plus donné la peine de continuer : parler, entendre, être entendu à demi-mot est si amusant et si facile ; écrire est si long et si ennuyeux ! […] Quand je dis qu’importe, j’ai tort : la conduite du roi avec la reine, sa manière d’être en public avec elle, dépendait beaucoup des impressions qu’on lui donnait journellement ; rien n’était plus facile que de l’indisposer. […] « Le respect qu’elle inspire tient plus à ses vertus qu’à sa dignité ; il n’interdit ni ne refroidit point l’âme et les sens ; on a toute la liberté de son esprit avec elle ; on le doit à la pénétration et à la délicatesse du sien : elle entend si promptement et si finement qu’il est facile de lui communiquer toutes les idées qu’on veut, sans s’écarter de la circonspection que son rang exige.

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