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1312. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Sorti de l’École normale, agrégé des Lettres et admis au premier rang, puis élève de l’École française d’Athènes, puis à son retour professeur de rhétorique dans un lycée, puis professeur de Faculté en province, puis enfin revenu à Paris et délégué comme maître à cette École normale dont il avait été l’un des meilleurs élèves, appelé de là comme suppléant à la Sorbonne, il n’a cessé, dans toute sa carrière et à chaque degré, de se préparer, de se munir, de s’aguerrir de plus en plus pour cette fonction et pour ce talent de professeur qui est de ceux qui s’acquièrent, qui se perfectionnent et auxquels l’expression de fiunt opposée à nascuntur s’applique si justement. […] Il ne ménage jamais les expressions. » Gandar avait un profond sentiment de reconnaissance pour M.  […] L’expression, pour être ainsi discrète et contenue, n’en est que plus pénétrante : « (Ithaque, 21 août 1848.) — La vie d’un voyageur est une étrange alternative de joies et de peines, de regrets et d’oublis, d’élans impétueux vers l’avenir et de retours mélancoliques vers le passé. […] Les expressions, que je ne cherchais point, obsédaient ma pensée ; mes notes grossissaient d’une heure à l’autre ; j’apprenais par cœur sans le vouloir. […] N’était qu’il ne dépendait pas de moi de réparer les indiscrétions commises dans une publication partielle, il y a sept ans, j’oserais croire qu’Eugénie de Guérin donnerait son assentiment à ce que j’ai fait depuis trois mois pour que l’expression de sa pensée fût conservée fidèlement, à l’exception de quelques pages dont la publication l’aurait effrayée elle-même.

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