J’essayerai de dire là-dessus ma pensée, en prenant pour division la division même de l’œuvre de Fromentin, puisqu’il a touché à trois genres littéraires : le récit de voyage, le roman, la critique d’art, exemple assurément d’une belle variété d’aptitudes et aussi d’une certaine inquiétude d’esprit. […] Voici un duc et pair de la Cour de Louis XIV, peint par un ennemi que vous devinerez sans peine : « La plus vaste et la plus insatiable ambition, l’orgueil le plus suprême, l’opinion de soi la plus confiante et le mépris de tout ce qui n’est point soi le plus complet ; la soif des richesses, la parade de tout savoir, la passion d’entrer dans tout, surtout de tout gouverner ; l’envie la plus générale, en même temps la plus attachée aux objets particuliers et la plus brillante, la plus poignante ; la rapine hardie jusqu’à essayer de faire sien tout le bon, l’utile, l’illustrant d’autrui ; une vie ténébreuse, enfermée, ennemie de la lumière… une profondeur sans fond : c’est le dedans.