Confesseur de la Pauvreté, de la Mort, de la Foi, portier farouche de la Porte de Vie, voilà l’homme que j’ai essayé d’admirer ce soir. […] c’était, au fond, un très pauvre diable qui avait essayé un peu de tout, de la peinture, de la littérature, de l’annonce et de la commission, et qui, tour à tour camelot, photographe, chanteur de café-concert et, peut-être, policier, avait, un beau jour, décidé, las de ses malchances, qu’il ne ferait plus rien ! […] … Lorsque, le soir, à Kotonou, où j’habite, je vais prendre le frais sur le chemin qui longe les fossés de la ville, je ne respire plus cette bonne et fortifiante odeur de cadavres décapités qui, jadis, y pourrissaient, en masses profondes, pendant des mois et des mois… Maintenant, ce sont des musiques militaires qui jouent « Haydée »… et les parfums de quelques maigres rosiers qu’un cosmopolitisme féroce essaye d’acclimater là-bas… C’est dégoûtant !