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863. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

En paix avec le monde entier, en paix avec nous-mêmes, nous ne pourrons plus être agités et divisés que par ces guerres sans danger, mais non pas sans honneur, où l’ambition des esprits se propose la vérité pour conquête. […] Dans cet état moral et politique de notre société reconstituée, il est d’une conséquence nécessaire que la littérature réponde aux besoins des âmes et des esprits. […] Parce que l’esprit se plaît à deviner, faut-il lui donner des énigmes sans mot ? […] Seulement, il s’attribue en propre ce qui est du domaine commun de l’esprit, et s’imagine avoir découvert ce qu’il n’a fait ; qu’exagérer ou corrompre. […] Ces vapeurs sont le délire de quelques orgueils adolescents, le vertige de quelques coteries enthousiastes, les sophismes de quelques esprits faux, et peut-être aussi les alarmes de quelques esprits timides, trop peu confiants dans la raison et le goût de notre nation.

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