C’est que non seulement sa conviction réfléchie, mais la constitution de son esprit y répugnait. […] Après l’esprit, la faculté suprême, qui couvre et domine tout dans les livres comme dans la vie, il y a le talent, qui orne ce que l’esprit trouve et même ce qu’il n’a pas trouvé ; car le talent, incroyable magie ! […] En restant dans cette voie, s’il y fût resté, Granier de Cassagnac n’aurait été qu’un homme de lueur et d’à peu près, un esprit ingénieux plus ou moins profond, une intelligence à l’allemande, n’importe sous quel degré de longitude et de latitude cette intelligence fût-elle née, enfin un de ces esprits qui s’appellent Niebuhr dans l’en-haut, Boulainvilliers dans l’en-bas, et dans le bleu tout à fait (comme dit Tieck), si on peut jusque-là, Vico ou Ballanche. […] Heureusement, les circonstances arrachèrent Cassagnac au danger que l’audace de son esprit faisait courir à son esprit. […] C’est Scaliger, je crois, qui fut l’inventeur de cette fausse et basse théorie, mais c’est l’esprit de la Renaissance, cette affolée d’antiquité, qui la lui avait inspirée.