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888. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Reste à montrer, d’après la même loi, pourquoi le jugement localisateur situe certaines espèces de sensations au-delà de notre superficie nerveuse. C’est qu’il a deux stades, et que, selon l’espèce de nos sensations, il s’arrête au premier ou va jusqu’au second. — Deux sortes de sensations, les visuelles et les auditives, peuvent seules les parcourir tous les deux ; seules elles sont projetées nettement hors de leur premier emplacement, jusqu’à tel ou tel point du dehors. […] Sa position est désignée par l’espèce et la durée de cette sensation. […] Ce signe, ayant une durée, est une grandeur continue ; partant, il peut, comme une ligne, être comparé à une autre grandeur de la même espèce, ne différer d’elle qu’en plus ou en moins, suggérer l’idée de son double ou de sa moitié, être mesuré ; ce sont là les conditions d’une carte représentative. — Il n’y a là qu’un cas d’une opération générale et déjà décrite. […] « Gaspard Hauser donne les détails suivants sur ce qu’il éprouva lorsque, pour la première fois, il fut tiré de la prison obscure où il avait passé seul toute sa vie. — Toutes les fois qu’il regardait, à travers la fenêtre, les objets du dehors, la rue, un jardin, etc., il lui semblait qu’il y avait, tout contre ses yeux, un volet couvert de couleurs confuses de toute espèce et sur lequel il ne pouvait reconnaître ni distinguer rien de déterminé et d’individuel.

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