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537. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Au Grenier, on cause de Huysmans qui se dit malade, inquiété par des espèces d’attouchements frigides le long de son visage, presque alarmé par l’appréhension de se sentir entouré par quelque chose d’invisible. […] Dans la pièce éclairée à giorno, la comtesse arrive bientôt décolletée, dans une robe noire, aux espèces d’ailes volantes derrière elle, et coiffée les cheveux très relevés sur la tête, et surmontés d’un haut peigne en écaille blonde, dont la couronne de boules fait comme un peigne héraldique. […] Je crois qu’à l’heure présente, il y a peu de fêtes d’écrivain, où l’on fête de si haute littérature, et c’était charmant, l’espèce de griserie poétique qui nous avait tous pris, hommes et femmes. […] Mais la grande clarté de midi avait envahi la salle du rez-de-chaussée, me faisant trop matériellement visible, ce que je me plaisais à voir dans le vague, l’indéterminé, la pénombre d’une espèce d’hallucination. […] Il m’avoue, qu’ils sont en train de vivre en plein populaire, proclamant que ces gens, sont très supérieurs dans le dévouement et le sacrifice, aux gens éclairés, peut-être par une espèce d’inscience.

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