combien la vanité littéraire, si démesurée que soit cette passion, me paraît dans l’espèce une explication insuffisante et superficielle ! […] Toutes les grandes œuvres du passé ne conservent pas éternellement cette espèce d’élasticité qui permet à la critique de les pétrir et de les refaçonner au goût de chaque âge littéraire. […] Tels sont, par exemple, le génie de la métaphysique et celui de la poésie, voire même de l’architecture, de la musique et d’une certaine espèce de peinture. […] Quoi de plus douloureux, de plus humiliant pour l’espèce humaine, que la fin d’un Christophe Colomb, d’un Michel Servet, d’un Galilée ? […] L’espèce de répugnance à son endroit que plus d’un critique contemporain a héritée de Sainte-Beuve, la froideur invincible d’une portion considérable du public lettré, rendent assez précaires les destinées non pas sans doute de son nom, mais de son œuvre.