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10. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Les espèces naissent-elles d’un seul individu ou d’un seul couple, de plusieurs individus ou de plusieurs couples ? […] Cette manière d’envisager les relations mutuelles des espèces d’une région avec celles d’une autre diffère peu, en substituant le mot d’espèce à celui de variété, de celle que M.  […] Les modifications de climat doivent avoir eu une influence puissante sur les migrations d’espèces. […] Il est donc évident d’après cela qu’une même espèce peut quelquefois naître ou se reproduire, soit d’une seule espèce antérieure, soit de deux espèces proche-alliées, dans plusieurs districts très séparés, mais présentant des conditions de vie analogues et des causes de variation sinon identiques, du moins équivalentes. […] Si l’espèce n’est qu’une variété agrandie, et chaque variété une espèce naissante, et si enfin les espèces elles-mêmes sont la souche des genres subséquents, il est évident que la variété, l’espèce et le genre lui-même ont toujours eu un berceau unique, seulement plus ou moins reculé dans la série des temps géologiques ; même dans le cas où une seule espèce, parfaitement identique, résulterait de deux variétés convergentes sorties de deux espèces distinctes, il faudrait admettre chez l’une et chez l’autre une tendance de réversion aux caractères des mêmes aïeux, ce qui suppose une origine commune.

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