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1027. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Quant à l’origine du comique attendrissant, il faut n’avoir jamais lû les anciens pour en attribuer l’invention à notre siecle ; on ne conçoit même pas que cette erreur ait pu subsister un instant chez une nation accoûtumée à voir joüer l’Andrienne de Térence, où l’on pleure dès le premier acte. […] Dans celle à Clement Marot il avoit à développer & à prouver ce principe des Stoïciens, que l’erreur est la source de tous les vices, c’est-à-dire qu’on n’est méchant que par un intérêt mal entendu. […] Mais avec la même sincérité nous avons crû devoir observer ses erreurs dans la théorie, & ses fautes dans la pratique, ou du moins ce qui nous a paru tel ; c’est au lecteur à nous juger. […] Ces convenances sont invariables comme les essences des choses, au lieu que l’autorité de l’opinion tombe avec elle : tout ce qui est faux est passager : l’erreur elle-même méprise l’erreur : la vérité seule, ou ce qui lui ressemble, est de tous les pays & de tous les siecles. […] Mais ils n’ont pas été plus heureux à imiter ses erreurs qu’à étendre ses limites.

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