Clément soutient d’abord qu’un Poëme doit être écrit pour tous les Lecteurs, & que le Poëme didactique ne sauroit avoir ce mérite, attendu que les termes techniques, qu’il faut nécessairement y faire entrer, sont de l’algebre pour les trois quarts & demi des Lecteurs*. Cette assertion seroit juste, si le premier principe étoit vrai, & si les inconvéniens qui résultent de la nécessité de faire entrer les termes techniques, tournoient à exclure le Poëme didactique de notre Littérature. […] Les détail dans lesquels il est entré sur la Physique & la Morale, n’ont point frustré son Poëme des éloges de la plupart des Poëtes ses contemporains, & de ceux qui sont venus après lui*. […] Qu’on ajoute « qu’en traitant de l’Agriculture en Vers, il n’est pas possible de n’avoir pas à parler des Vaches & de leur lait, des Porcs, des Veaux, des Cavalles, des Etalons, & qu’auqu’un de ces termes ne peut se souffrir dans les Vers sérieux ; qu’on ne peut y faire entrer les mots d’engaris, de coutre, d’arbre fruitier, de vesse, de choux, de foin, de poids, de chénevieres, de noisette, de tant d’autres choses qui ne peuvent pas plus se passer d’entrer dans un Poëme sur l’Agriculture, que dans le ménage de l’Homme des champs* ».