Je voudrais jouir et souffrir de la terre entière, de la vie totale et, comme saint Antoine à la fin de sa tentation, embrasser le monde… Vous pouvez, si cela vous plaît, juger excessive l’impression que laissent en moi ces romans. […] Car n’est-ce pas une pitié que, pouvant connaître la terre entière et multiplier par là notre vie et notre être, nous demeurions confinés dans notre clapier ? […] Il était bon, d’abord, que l’écrivain vît le monde entier, non seulement le Pacifique, mais les mers du Pôle, non seulement l’Amérique, mais la Chine, non seulement Tahiti, mais le Sénégal. […] Continuellement, quand il désespère de rendre en entier une impression, il emploie avec ingénuité les mots « étrange », « inexprimable », « indéfinissable ». […] A qui a parcouru les cinq continents et la surface entière de la planète, les sujets qui passionnent Balzac semblent mesquins et sans intérêt.