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1190. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

» Elle monte par la pensée au fond des firmaments qui n’ont point de fond ; et elle dit : « Il est là » ; elle descend aux bornes de l’éther inférieur qui n’a point de borne, et elle dit : « Il est là » ; elle s’étend aux extrémités de l’espace qui n’a point d’extrémité, et elle dit : « Il est encore là, il ne finit jamais, il commence toujours, et il est tout entier partout où il est. » Elle dit : « Il n’y a ni grandeur ni petitesse devant lui ; les choses ne se mesurent qu’à la gloire qu’elles ont d’émaner de lui. […] « Est-ce que la nature humaine, viciée tout entière dans son premier couple ou dans ses premières générations, comme une moisson dont tous les épis contenus dans la première semence se ressentent de l’altération du germe, aurait subi une déchéance et une punition à perpétuité pour avoir abusé de cette liberté morale, liberté morale qui est son danger et sa gloire ? […] L’Inde m’avait révélé une plus large charité de l’esprit humain, la charité envers la nature entière. […] » demande le disciple. « Le bien va au bien, et le mal au mal », répond le maître ; « mais l’homme ne cesse pas d’exister sous d’autres formes jusqu’à ce qu’il soit régénéré tout entier dans le bien. » Puis le dieu se définit lui-même par la voix inspirée et extatique du maître surnaturel.

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