La voici : N’admirez tant que la belle Cordière D’Amour en elle ait conçu tout le feu : Son bon mari qui n’entendoit le jeu Chez lui tenoit fabrique journalière, Grand magasin de câbles et d’agrès, Croyant le tout étranger à la Dame ; Mais Amour vint, la malice dans l’âme, Choisit la corde et n’y mit que les traits3. […] Louise Labé, sans viser précisément à l’émancipation des femmes comme nous l’entendons aujourd’hui, faisait quelques pas hardis en ce sens ; elle était de celles, ainsi qu’elle le dit dans sa dédicace à son amie Mlle Clémence de Bourges, qui donnaient le conseil, sinon l’exemple, et qui osaient du moins prier les vertueuses dames d’élever un peu leurs esprits par-dessus leurs quenouilles et fuseaux. […] … Et quant à ce qui est des jeunes filles poëtes qui parlent aussi tout haut de la beauté des jeunes inconnus, nous aurions à invoquer plus d’un brillant et harmonieux témoignage, que personne n’a oublié, et où l’on n’a pas entendu malice apparemment8. […] Bayle et Du Verdier, qui n’entendaient pas finesse au sentimental, ont pu prendre ces élans pour des marques d’un désordre sans frein et continuel : libertinage et passion, c’est tout un pour eux ; et Bayle, sans plus de délicatesse, se retrouve ici d’accord avec Calvin. […] Ce regret doit s’entendre surtout d’une certaine ode d’Olivier de Magny (1550) adressée à sire Aymon (ou Ennemond), le mari de la belle Cordière ; elle a été réimprimée par M.