La physiologie contemporaine a pénétré dans le sanctuaire même de la vie morale ; elle entend y régner et y dicter ses arrêts comme dans le domaine de la vie physique. […] De tout temps, qu’on s’entendît ou non sur les principes et sur les causes, deux ordres, on pourrait dire deux mondes de phénomènes ont été étudiés, décrits et classés. […] Voilà comment l’école nouvelle entend l’explication des grands phénomènes de la vie psychique. […] Claude Bernard, si judicieux et si réservé d’ailleurs, n’a-t-il pas dit quelque part : « Malgré leur nature merveilleuse et la délicatesse de leurs manifestations, il est impossible, selon moi, de ne pas faire rentrer les phénomènes cérébraux (il entend psychologiques) comme tous les autres phénomènes des corps vivants dans les lois d’un déterminisme scientifique7. » Assurément tous les physiologistes n’ont pas, comme MM. […] Que l’on recoure à certaines hypothèses pour expliquer ces attributs de l’être humain, et qu’on les discute définitivement, sans pouvoir parvenir à s’entendre, le témoignage de la conscience n’en est pas moins constant, universel, invincible, en tout ce qui concerne les attributs de l’être révélé par elle.