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14. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

D’un autre côté l’orateur que nous voïons et que nous entendons en même temps, nous remuë bien davantage que celui dont nous entendons la voix, mais dont nous ne voïons pas les gestes. […] Le geste des peuples qui sont à notre midi étant plus marqué que le nôtre, il est beaucoup plus facile de comprendre son langage quand on le voit sans rien entendre, qu’il ne l’est de concevoir en une pareille circonstance, ce que notre geste signifie. […] La preuve qu’ils ne sont que des signes artificiels, c’est que comme les mots ils ne sont entendus que dans un certain païs. […] L’orateur qui parloit, n’avoit pas besoin d’emploïer ces gestes artificiels pour se faire entendre. […] Tous les gestes dont je viens de faire mention, c’est Quintilien même qu’on entend, partent naturellement avec la parole.

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