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932. (1900) Molière pp. -283

Paris fournit aux auteurs de quoi tailler en pleine étoffe, mais la vie de province est une lice où toutes les passions sont en présence, où un ennemi ne peut se dérober à son ennemi, où personne ne peut échapper aux regards, où l’on passe sa vie à s’épier les uns les autres : c’est le vrai champ de l’espionnage. […] Cependant, il les a peintes comme leur plus cruel ennemi les peindrait difficilement. […] Je ferai le vengeur des intérêts du ciel, et, sous ce prétexte commode, je pousserai mes ennemis, je les accuserai d’impiété, et saurai déchaîner contre eux des zélés indiscrets, qui, sans connaissance de cause, crieront en public contre eux, qui les accableront d’injures, et les damneront hautement de leur autorité privée. […] Elle est moins grosse pourtant et moins lourde à porter que celle de sa bonne ennemie, la sottise, qu’il poursuit, depuis le commencement du monde, d’une colère si divertissante, et je dirais presque si inutile. […] J’étais tout-puissant à Rome ; mes ennemis répandent le bruit que je veux me faire roi, et je péris.

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