Indigné contre le pape, son ennemi, qu’il suppose l’instigateur de ces proscriptions, Dante quitte Rome, se réfugie d’abord à Sienne, puis à Arezzo, où i ! […] Triste sort des émigrés, condamnés à avoir souvent pour amis les ennemis de leur pays ! […] Il y a néanmoins cette différence : c’est que l’intérêt est impossible dans le plan du Dante, attendu que son poème n’est qu’un spectacle auquel il assiste sans y prendre part, une espèce de revue rapide des supplices de quelques ombres de ses ennemis. […] Le Dante eut ce tort ; il crut que les siècles, infatués par la beauté de ses vers, prendraient parti contre on ne sait quels ennemis qui battaient alors le pavé de Florence. […] Seulement je les engage à viser plus juste, et à ne pas tirer sur leurs meilleurs amis en croyant tirer sur leurs ennemis.