/ 1897
304. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Incapable d’une hypocrisie qui eût réduit ses ennemis au silence, sa sincérité profonde les arme contre lui de ses propres aveux, pour nous mieux instruire : en l’admirant, nous ne payons que notre dette à ce grand homme. […] Dès sa seizième année, il chante devant les Grecs assemblés les défaites de leurs adversaires ; et cet enfant, dont la main délicate soutenait à peine sa lyre, et dont la voix plus faible encore pouvait à peine faire recueillir ses accents à la multitude, ce même enfant reparaît, sous le titre de capitaine, à côté de Périclès, et surmonte avec lui les ennemis de l’état. […] Un homme, tombé dans la démence, se jette la nuit parmi des troupeaux qu’il égorge, croyant venger sur ses ennemis une injure qui blessa son orgueil ; et, revenu de son égarement, il se tue de désespoir. […] L’action de l’autre tragédie devient inexacte, si Cléopâtre et Rodogune, implacables ennemies, s’entretiennent de leurs secrètes vengeances avec les deux princes, l’une pour leur demander la tête de leur maîtresse, l’autre la mort de leur mère, dans le même endroit où chacune peut surprendre l’autre, et la punir de ses criminelles révélations. […] Si deux ennemis s’entre-tuent, ou qu’un hasard subit cause la mort d’un individu, la pitié ne naîtra point ou sera trop passagère.

/ 1897