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263. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Cicéron vivant fut égorgé par ses ennemis politiques ; Voltaire mort fut assassiné dans sa mémoire et traîné mille fois par son nom aux gémonies des ennemis de la philosophie et de la renommée ; ce sont encore deux ressemblances entre les deux destinées de ces deux grands hommes. […] Cette œuvre lui fit plus de renommée et plus d’ennemis, il irritait l’envie, au lieu de la désarmer ; il n’était point méchant, mais il avait ces malignités spirituelles de l’épigramme, petite monnaie de la repartie, qui font plus d’ennemis que des perversités en action. […] Aucun des hommes de lettres de son temps, même parmi ses ennemis, n’avait recours en vain à ses libéralités cachées ; il était à la fois le Virgile, l’Horace et le Mécène de la France. […] Il méprisait ces vanités, mais il les briguait comme une garantie contre les persécutions de ses ennemis.

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