Quant à l’Autriche, dont elle n’est qu’un démembrement en Silésie, il n’y a aucune guerre, aucune négociation où la Prusse ne lui ait été ou amie infidèle ou ennemie acharnée. […] L’unité allemande, la perspective la plus antifrançaise que puisse offrir à nos ennemis le génie de l’absurde, génie qui semble posséder aujourd’hui nos publicistes ! […] À un tel partage la France a tout à perdre, et rien à gagner que la force doublée de ses ennemis naturels. […] Le drapeau français fut-il jamais affronté avec une telle irrévérence, je ne dirai pas par des ennemis, mais par des alliés intimes à qui nous venions de rendre des services aussi éclatants que Magenta et Solferino ? […] Devions-nous au roi de Piémont le droit impuni d’aller, à la tête d’une armée royale, poursuivre, assièger, bombarder dans son dernier asile, à Gaëte, un jeune roi à qui sa jeunesse, innocente du despotisme de son père, n’avait pas même permis de commettre des fautes qui motivent l’animadversion d’un ennemi ou le jugement d’un peuple ?