O malheureux qui tombe à la guerre, non point pour la défense des rivages paternels, pour la pieuse compagne et les fils chéris, mais frappé de la main d’ennemis qui ne sont pas les siens, pour le compte d’autrui, et qui ne peut dire en mourant : Douce terre natale, la vie que tu m’as donnée, la voici, je te la rends ! […] Je veux taire les autres ennemis et les autres sujets de deuil, mais non la France scélérate et mauvaise (la Francia scelerata e nera), par qui ma patrie à l’extrémité a vu de près son dernier soir. » Je ne crains pas de rétablir ici le nom de la France, que Leopardi a supprimé dans ses corrections dernières, tout en laissant subsister le passage et en substituant par manière d’adoucissement l’appellation de cruelle (fera. […] Mais, moi, si je n’obtiens de l’étoile ennemie D’éviter la vieillesse et sa triste infamie, Quand ces yeux n’auront plus que dire au cœur d’autrui, Quand suit tout lendemain plus terne qu’aujourd’hui, Quand le monde est désert, oh !