favorise d’un souffle propice notre troupe suppliante ; rejette dans la mer, avec leurs chars aux rames rapides, cet essaim persécuteur des enfants de l’Egypte ! […] Sache que selon ce que tu décideras, autant il en arrivera à tes enfants et à ta maison. » — Ces paroles fatidiques retentissent solennellement dans l’âme du vieux roi, il se sent contraint comme par la formule d’une conjuration. […] Eschyle y a mis des milliers de voix, des plaintes innombrables ; celles des enfants ravis, des femmes enlevées sur les côtes si exposées de l’Hellade. […] vous êtes des enfants, il n’y a pas de vieillards parmi vous ; vous êtes tous jeunes d’esprit. » Cette momie vivante ne croyait pas si bien dire : la Grèce naquit et elle resta jeune ; et c’est cette jeunesse qui lui donna la Beauté, qui versa sur ses œuvres la fleur de la vie, et lui fit cueillir légèrement les prémices de toutes les moissons, le laurier-rose de toutes les victoires. […] Tel grammate rustique que la fresque d’un hypogée nous montre accroupi sous un sycomore, et dénombrant sur ses tablettes les ânes et les oies rentrant à l’étable, a l’air d’un percepteur royal qui procéderait au recensement d’une province. — Dans une inscription funèbre de El-Kab, Baba, le mort du tombeau, transcrit solennellement son livre de ménage sur la muraille souterraine : « Des enfants étaient à moi dans ma ville, pendant mes jours ; car j’ai procréé, grands et petits, cinquante-deux enfants.