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362. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Une légende contait qu’un jour qu’il gardait, tout enfant, un clos de vignes, comme la Sulamite du Cantique, Dionysos l’avait visité et lui avait soufflé son esprit. […] Enfant, il avait vu peut-être l’éclair du glaive d’Harmodius jaillir « du myrte verdoyant ». […] Des enfants moururent de peur, des femmes avortèrent le jour de l’Orestie, à l’apparition des Euménides déchaînant leurs serpents et secouant leurs torches. […] Niobé, « la couveuse de tombeaux », comme il l’appelait, restait assise sur le sépulcre de ses enfants, enveloppée d’un voile qui la couvrait de la tête aux pieds. […] C’étaient le Chaos et la Nuit, Gaïa, la terre au vaste sein, Ouranos, l’espace étoilé, Cronos, l’ogre divin qui dévorait ses enfants ; et, dans une profondeur plus lointaine encore, Moira, la Parque suprême, l’inéluctable Destin.

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