Dans son Sertorius, dans son Othon, dans son Attila, si Corneille compliquera, s’il embrouillera, s’il enchevêtrera ses intrigues à plaisir, ce ne sera pas tant pour obéir à sa propre inspiration que pour disputer aux Gomberville, aux La Calprenède, aux Scudéri, l’empire du romanesque ! […] C’est qu’aussi bien, et comme à mesure que l’étreinte royale se desserrait en quelque sorte, la « société » se ressaisissait elle-même, et loin du maître, loin de la cour, à la ville, comme on disait alors, les salons, et dans les salons les femmes reprenaient leur empire. […] III. — Histoire du théâtre français ; — Vie de Corneille ; — Réflexions sur la poétique ; — Description de l’empire de poésie [Cf. la carte du pays de Tendre]. — On y trouve les ligues suivantes, qui allaient évidemment (1678) à l’adresse des Racine et des Boileau : « La Haute poésie est habitée par des gens graves, mélancoliques, refrognés, et qui parlent un langage qui est à l’égard des autres provinces de la poésie ce qu’est le bas-breton à l’égard du reste de la France ». — Les Opéras de Fontenelle, et ses tragédies, dont une en prose, complètent le volume. […] — C’est ce que La Bruyère a finement démêlé dans son Discours sur Théophraste ; — en fondant l’empire de la tradition sur ce que les Anciens contiennent d’éternelle vérité ; — comme étant plus près de la nature ; — et comme ayant exprimé des idées dont nous reconnaissons encore la justesse après trois mille ans écoulés ; — dans un si grand changement des mœurs, — des habitudes, — et de la manière même de concevoir la vie. — En second lieu : B. […] G. de Molinari, L’Abbé de Saint-Pierre, Paris, 1857 ; et Goumy, Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, Paris, 1859] ; — et avec l’empire des salons se fonde le pouvoir de l’esprit.