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916. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Il commence par citer quelques-unes des déclamations proférées et publiées à l’occasion de l’Assemblée générale des Allobroges, « la raison éternelle et la souveraineté du peuple ayant exercé dans cette Assemblée nationale des Allobroges l’empire suprême que les armes françaises leur avaient reconquis. » Il ne manque pas les invectives burlesques contre ces institutions qui sacrifiaient le sang et les sueurs du peuple à l’entretien des palais et des châteaux (les palais de Savoie !). […] Heureux mille fois les hommes qui ne sont appelés à contempler que dans l’histoire les grandes révolutions, les guerres générales, les fièvres de l’opinion, les fureurs des partis, les chocs des empires et les funérailles des nations ! […] Songeons que l’épithète de très-bon est nécessairement attachée à celle de très-grand  ; et c’est assez pour nous : nous comprendrons que sous l’empire de l’Être qui réunit ces deux qualités, tous les maux dont nous sommes les témoins ou les victimes ne peuvent être que des actes de justice ou des moyens de régénération également nécessaires. […] Le Consulat surtout en tint compte et s’y fonda ; l’Empire à la fin la méconnut tout à fait et se perdit. […] Quelles que soient les croyances ou les non-croyances du lecteur, il ne peut qu’admirer historiquement le beau passage (livre II, chapitre V) sur la translation de l’empire à Constantinople et sur la fable de la donation, qui est très-vraie.

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