Il déplore le malheur d’un héros et d’un roi qui ne laissera après lui aucun héritier de son empire et de son amour pour ses peuples. […] La seule imprécation qui lui avait fait perdre la mémoire a été cause du traitement injurieux qu’il t’a fait éprouver ; et, dès que le charme a été rompu, vois comme, à l’instant même, tu as repris ton empire sur son cœur. […] Oui, quelques années encore, et, porté sur un char si rapide que, volant sur les mers, il toucherait à peine la sommité de leurs flots, ce héros invincible conquerra les sept îles dont se compose la terre ; il sera connu sous le nom de Bharata, nom à jamais célèbre que lui décerneront les peuples reconnaissants de la protection dont ils jouiront sous son empire. […] il est temps que tu remontes sur le char d’Indra, ton protecteur, avec ton épouse et ton fils, et que tu retournes occuper le siège de ton empire. […] — « Voyez cet autre tableau », lui dit Sita ; « il représente l’instant où vous vous revêtez de l’habit de pénitence parmi les saints cénobites. » — « Oui », réplique le héros, « cet état de vie austère que les anciens rois de notre race adoptaient pour se sanctifier quand ils avaient abdiqué l’empire en faveur de leurs enfants, nous l’avons adopté à la fleur de notre âge, nous avons été heureux de languir dans ces ermitages au fond des forêts, pour nous former à la sagesse sous des maîtres inspirés des dieux.