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1986. (1802) Études sur Molière pp. -355

Infidèle au titre, puisque, dans le dernier entracte, les Fâcheux n’empêchent pas Éraste de se raccommoder avec sa maîtresse ; précipité, puisque dans ce même entracte, dont les ballets fixent la durée sous nos yeux, Damis a le temps d’apprendre que sa nièce a donné un rendez-vous à Éraste, et celui de tout préparer pour le faire assassiner ; romanesque, puisque le valet d’Éraste ayant découvert le dessein de Damis, veut le prévenir en l’assassinant lui-même, et qu’Éraste, en défendant Damis et en lui sauvant la vie, obtient son consentement pour épouser Orphise. […] Peut-être manque-t-il, à celui de nos Arnolphe que les hommes de goût distinguent, un peu de cette force physique, de cette large poitrine qui nuisaient à son prédécesseur ; entraîné dans la carrière du théâtre par l’amour seul de l’art, aimant Molière avec passion, connaissant les sources où il a puisé les beautés dont fourmillent ses ouvrages, il ne peut que les sentir ; et si, en les rendant, son organe un peu faible l’empêche quelquefois de frapper aussi fort qu’il le désire, au moins indique-t-il juste33. […] et lorsque vous jetez jusqu’à votre manteau, la présence seule du mari empêche qu’on ne crie : baissez la toile. […] Sosie, tremblant parce qu’il est nuit, et qu’il craint d’être arrêté comme voleur, arrive du port pour annoncer à la belle Alcmène qu’Amphitryon a battu les ennemis ; il fait une répétition de sa harangue, lorsque Mercure, qui lui a volé sa figure et son nom, vient l’interrompre, l’empêche d’entrer chez Alcmène, et le renvoie vers le port, à grands coups de bâton.

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