Sans nous attarder aux brillantes tentatives du xviie et du xviiie siècle, et tout en donnant cette opinion de Voltaire qui veut que « les vers soient tellement faits que le lecteur ne s’aperçoive pas qu’on a été occupé de la rime », rappelons que Fabre d’Olivet, au commencement de ce siècle, s’éleva contre les ennemis de la rime, déclarant que « tout le mal que l’on dit d’elle n’est vrai qu’entre les mains d’un homme sans génie ou qui plaint sa peine », ce qui n’empêchera pas Mistral de nous donner une merveilleuse épopée et quelques poètes contemporains de mener bataille contre la rime. […] Mais je n’empêche pas les autres de ne s’y pas tenir. […] » Mais, voilà, je ne puis m’empêcher de me demander si ces effets n’auraient pas pu être obtenus par les moyens coutumiers, et si ce n’est que le seul talent de ces poètes qui me fait me plaire à ce qu’ils nomment le Vers Libre — et non la valeur de ce vers en lui-même. […] Cela ne l’empêchera point d’être moderne, tout au contraire.