/ 1643
9. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Cette scène n’a pas de mots, mais elle a des évanouissements, des vertiges, des tourbillons, des frissons et des pâleurs pour langage ; l’homme précipité avec le fleuve est pulvérisé avant lui, en tombant en idée dans cet enfer des eaux ! […] J’eus ainsi le loisir, après avoir lentement mesuré la cascade, de reporter mes regards sur la belle jeune fille qui s’enivrait du tonnerre, du vertige et du suicide des eaux. […] … Le lac s’est éclairé d’une flamme inconnue ; Tremblante, je m’approche, et mes regards surpris Dans l’eau qui la répète ont vu s’ouvrir la nue ! […] Pas un nuage frais dans ce ciel toujours pur, Pas une larme d’eau dans l’implacable azur ! […] Au milieu de cette petite cour, une fontaine en marbre distillait mélancoliquement un filet d’eau sonore ; une pluie fine, semblable à un brouillard liquéfié, tombait froide et sans bruit sur les dalles de la cour.

/ 1643