À travers l’histoire du théâtre français, depuis Corneille jusqu’à Scribe, depuis le Cid jusqu’au Verre d’eau, je me propose de rechercher avec vous s’il n’y aurait pas des lois, deux ou trois lois, pas davantage, il ne nous en faut pas plus, dont l’observation se retrouverait également dans des œuvres d’ailleurs aussi dissemblables entre elles que l’Andromaque de Racine et l’Antony de Dumas ; des lois, dont la violation ou l’oubli gâterait, en ne le laissant subsister que pour la lecture, ce que nous prenons de plaisir à voir jouer des œuvres aussi « distinguées » que le Turcaret de Le Sage ou le Menteur même de Corneille ; des lois, enfin, qui seraient aussi nécessairement contenues, ou impliquées, pour mieux dire, dans la définition de l’œuvre dramatique, dans sa notion, que les lois de la physiologie générale sont enveloppées, données, et posées dans le fait seul de l’existence de tout être vivant. […] Si vous considérez un corps formé, comme l’eau, par exemple, de la combinaison de deux autres, n’est-il pas vrai que tout hasard ou toute opération qui dégagera l’un des éléments de la combinaison, mettra l’autre en liberté ; l’isolera donc, aussi lui, puisqu’ils ne sont que deux ; et tôt ou tard lui facilitera, du fait même de son isolement, les moyens de manifester ses caractères ou ses propriétés ? […] Du bon père Noé j’ai l’honneur de descendre, Noé… qui, sur les eaux, fit flotter sa maison, Quand tout le genre humain but plus que de raison. […] L’onde se fait une route En s’efforçant d’en chercher : L’eau qui tombe goutte à goutte Perce le plus dur rocher. […] Elles s’appellent en effet : la Désolation des joueuses, la Foire de Besons, les Vendanges de Suresnes, le Retour des Officiers, les Eaux de Bourbon, le Moulin de Javelle… et ceci, Messieurs, c’est la pièce de circonstance ou d’actualité, comme nous dirions aujourd’hui, le fait-divers du jour ou le scandale de la veille transportés tout vifs sur la scène.