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772. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Je répliquai que je n’avais pas le droit de négocier sur l’article en question, tant qu’il le maintiendrait précisément tel qu’il l’avait proposé, et que je n’admettrais aucune modification. […] Il conclut en déclarant que l’Empereur et Roi, nous jugeant comme rebelles et coupables de complot, lui avait enjoint de nous signifier : 1º Que nous étions dépouillés dès ce moment de nos biens tant ecclésiastiques que patrimoniaux, et que déjà on avait pris des mesures pour les séquestrer ; 2º que Sa Majesté ne nous considérait plus comme cardinaux, et nous défendait de porter aucune marque de cette dignité ; 3º que Sa Majesté se réservait le droit de statuer ensuite sur nos personnes. […] « Nous répondîmes que ce biais était impossible ; que, tous, nous étions résolus à ne point trahir la vérité à n’importe quel prix ; que nous ne voulions pas manquer à nos devoirs et à nos serments de soutenir les droits du Saint-Siège ; que cette défense obligatoire exigeait l’allégation du véritable motif de notre conduite à l’exclusion de tout autre ; que nous ne nous attendions pas aux conséquences qui allaient, disaient-ils, découler de l’exposition du vrai motif, et que nous n’entrions même pas dans ces éventualités ; que nous ne prétendions point nous ériger en juges de l’affaire, mais que nous ne pouvions transiger en aucune façon sur la sincérité des causes qui nous avaient empêchés d’intervenir. […] Là gisait l’insurmontable difficulté, car nous avions perdu le droit de leur confesser que nous ne nous souvenions pas très bien de leurs paroles, puisque l’un de nous avait commis la faute d’en prendre copie. […] Dans cette lettre, personne ne songea, en aucune façon, à glisser quelque demande, afin d’être réintégrés dans la possession de nos fortunes et d’avoir le droit de porter la pourpre.

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