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741. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Français de Nantes, directeur des droits réunis, et où Chateaubriand était ministre plénipotentiaire dans une bourgade des Alpes un peu moins grande que Nanterre. […] On a vu que la royauté de 1830 était à son origine aussi antipathique à mon cœur qu’à ma raison ; à tort ou à droit, je ne croyais ni à son titre, ni à son utilité, ni à sa durée ; mais puisque la France, qui a tous les droits, l’avait adoptée, et puisque le pire des gouvernements est d’être sans gouvernement, je ne conspirais pas contre cette royauté ; je la subissais en bon citoyen qui ne veut pas, pour des préférences ou pour des répugnances, précipiter son pays dans l’anarchie et l’Europe dans une mer de sang. […] Vous pouvez avoir cru que votre royauté était nécessaire pour sauver votre patrie ; mais il n’y a que vous en France qui ayez le droit de vous croire nécessaire ; quant à nous, simples et obscurs citoyens, ces sacrifices de nous-mêmes et ces sacrifices de notre famille ne nous sont jamais commandés. […] Quand le droit de tous est représenté, quand la volonté de tous est exprimée, cette volonté doit être irrésistible. […] Ceci, du reste, n’est qu’une supposition de ma part ; jamais un seul mot de lui ne m’a donné le droit d’une conjecture à cet égard.

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