Vainement interrogeait-il son ami sur la nature des drames et de l’esprit de ce poëte, il n’en tirait que des réponses vagues qui ne faisaient qu’exciter sa curiosité. Impatient de connaître, Étienne se décida enfin à louer dans un cabinet de lecture la traduction que Letourneur a faite des drames de Shakspeare, et, sans en rien dire à son ami, il lut de suite et avec une avidité extrême les vingt volumes dont elle se compose. […] Tout pleins encore du grand événement qui avait ouvert le drame de la révolution, le 14 juillet 1789, une foule d’artistes sans nom coururent s’emparer de tout le local occupé par l’académie, en criant : La voilà donc enfin renversée, cette Bastille académique ! […] On étudiait, on admirait même la réforme théâtrale qu’avait introduite Alfieri ; on traduisait les poésies de Klopstock, les drames de Shiller et de Kotzebue, le Werther de Goëthe, et l’on se plaisait à comparer les poésies d’Homère avec celles d’Ossian.