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1146. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Un opéra-comique est à un drame régulier, ce qu’un conte des Mille et une Nuits est à un poème épique. […] François de Neufchâteau : le souvenir de ce drame, qui fit emprisonner l’auteur et priva de sa liberté la Comédie-Française tout entière, n’adoucit en rien sa colère ; elle éclate à chaque phrase, et Geoffroy nous en révèle la cause en citant ces deux vers : Eh ! […] On appelait autrefois tragi-comédie un drame dont les acteurs étaient d’un rang distingué, et qui se terminait heureusement ; ou bien celui dont la catastrophe était funeste, quoique les, acteurs fussent d’une classe commune ; le mélange du tragique et du comique n’empêchait pas qu’une pièce ne fût appelée tragédie quand les personnages étaient illustres et le dénouement malheureux. […] le plus profond politique de son siècle ne mettait dans ses drames que des fadeurs et des niaiseries, et un petit avocat de Rouen, un homme obscur enseveli dans son cabinet, étalait dans ses pièces les plus grands intérêts et la plus profonde politique. […] Je conseille aux auteurs dramatiques de puiser désormais dans l’histoire, et surtout d’appuyer leurs drames sur une autre base que l’amour : c’est aujourd’hui un fondement ruineux.

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