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346. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Un souffle vague, qui, tant qu’il était favorable et doux, donnait l’idée du calme de l’Océan, mais qui, dès qu’il s’égarerait et s’irriterait, devait soulever la tempête. […] La sottise, selon lui, est comme ce premier vêtement de peau que Dieu fit à Adam et à Ève avant de les chasser du Paradis : « Cette robe de peau qui doit couvrir notre nudité, ce sont les erreurs agréables, c’est la douce confiance, c’est l’intrépide opinion de nous-mêmes ; dons heureux auxquels notre corruption a donné le nom de sottise, et que notre ingratitude cherche à méconnaître. » Et il énumère tous les trésors qui y sont renfermés. […] Necker à la suite de l’ouvrage intitulé : Du gouvernement, des mœurs et des conditions en France avant la Révolution (Hambourg — 1795), a insisté sur le caractère étrange et compliqué de sa physionomie : une lettre de Lavater, qu’on a jointe dans une seconde édition aux pages de Meilhan, y sert de correctif et fait ressortir au contraire les parties douces et célestes. […] On vit la douce et jolie duchesse de Lauzun, celle même que nous avons vue précédemment (tome IV des Causeries) si timide de manières et si effarouchée, s’attaquer dans un jardin public à un inconnu qui parlait mal de M. 

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