Avec vous, toute chose aimable et douce vient aux mortels, soit la sagesse, soit la beauté, soit la gloire : et les dieux mêmes ne président pas, sans les Grâces majestueuses, aux danses et aux banquets ; mais, intendantes de tout ce qui se fait aux Cieux, sur leurs trônes qu’elles ont placés près d’Apollon à l’arc d’or, elles adorent l’éternelle gloire du père de l’Olympe. […] moi, je serai le prophète11. » Mais cette piété active et guerrière recevait en même temps de la pureté pythagorique un caractère plus doux. […] Ainsi, dans un débris de ses hymnes, nommant Apollon, Pindare dit encore : « D’un pas, il a franchi la terre et les mers ; et, sur les hauts sommets des monts, il s’est arrêté ; et il a ébranlé les abîmes, en jetant les fondements de ses bois sacrés13. » N’y a-t-il pas là, dans l’idolâtrie même, comme l’accent d’une loi nouvelle et plus douce ? […] Il aime Lacédémone, d’où sa famille était issue ; il aime cette ville où règnent, dit-il, « la sagesse des vieillards et les lances des jeunes hommes, et les chœurs harmonieux, et la muse et la douce allégresse20 ». […] « Douce tranquillité, dit-il alors, fille de la justice, toi qui agrandis les cités, tenant dans tes mains les clefs des conseils et des guerres, reçois pour Aristomène l’honneur de la palme pythique ; car tu sais donner le bonheur et en jouir à propos.